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HISTOIRE DU CLAN

Noirsang n'entend pas le lignage à la façon de la convention. Pour le Clan, Le Sang d'Ours est le père du Noireserre, qui lui-même est le petit-fils de Korrag. Les liens ne se font pas par la naissance mais par la saga, par la légende et le destin. Des considérations symboliques hors de portée de la compréhension des porcs de l'Alliance et des tribus qui se sont éloignées de la spiritualité.

Le Clan ne reconnait pas le sang. Le Clan ne reconnait que la force. Le fils du chef n'est en rien destiné à le succéder. Comme les autres, il devra faire ses preuves, mériter d'appartenir au clan, gagner le respect des guerriers et défaire tous les autres prétendants. C'est ainsi que Noirsang s'assure que pour toujours son seigneur de guerre reste le plus fort, le plus grand, et jamais un faible ne pourra prétendre au titre de Chef de Clan.
Le Chef, tout comme le dernier des grunts, a dû un jour rejoindre le rang des prétendants à Noirsang, subir les humiliations et les coups de bottes jusqu'à pouvoir prouver à ceux qui seront ses frères qu'il est digne. Digne de porter l'héritage de Bramarh. Comme tous les autres il a dû se battre pour se faire sa place et gagner l’estime de sauvages sanguinaires qui ne croient qu'au fer et au feu. Si de sa vie il est devenu Chef, il le doit à lui et à personne d'autre.

A partir du moment où le champion devient chef, il se sait en sursis. Moqué pour les règnes éclairs de ses seigneurs, Noirsang s'assure de son hygiène par la guerre. Tant qu'il sera en place, le seigneur de guerre sera entouré d'ennemis. Les guerriers sont fidèles au clan mais pas à leur chef, si à un moment ce dernier dévoile une faiblesse, les grunts les plus terribles lui lanceront le Mak'gora pour récupérer son trône. Bien que de la Horde, le chef est méprisé par les autres clans de par l'histoire du sien. Fervents défenseurs des héros d'aujourd'hui et de jadis, Noirsang ne se cache en rien de ses doctrines inspirées par Main-Noire le Destructeur ou même Garrosh Hellscream.

Le chef devra faire vite. Aussi vaillant soit-il, tôt ou tard, demain ou dans dix ans, quelqu'un viendra lui prendre son titre. Les frères, les chiens de l'Alliance et même la Horde. Il n'aura que peu de temps pour se forger sa saga et il devra avant toute chose penser au clan et à ce qu'il laissera. On ne peut le comprendre avant de le devenir. Quand l'on est seigneur du clan, on ne construit rien, on prépare le règne de celui qui nous suivra.

Bramarh Noirsang
Le fondateur

" Tuez-moi mais un autre prendra ma place. Il sera plus grand, plus féroce. Mes fils sont sauvages et pour la Horde ils brûleront le monde entier."

C'est sous le Mont Rochenoire que Bramarh du Volcan mina des semaines, des mois et des années. Le guerrier était déterminé et voulait être grand. Il lui fallait une arme digne de la saga et il allait lui même se la forger. Pan par pan, tunnel par tunnel, il arracha des roches anciennes les métaux les plus précieux pour s'en façonner une hache.
Mais les tréfonds d'Azeroth sont dangereux. Le soufre et les poches de gaz l'avaient rendu malade. Son sang avait viré au noir et dans ses veines quelque chose brûlait. De longues nuits il souffrit le martyr et crut perdre pied. C'est par les soins des chamans, la chance, et le souhait des esprits que Bramarh le Jeune vainquit la malédiction de la montagne. Mais le mal était fait. Le liquide carmin de ses veines était sombre et acide. Si son corps y avait survécu, ceux qui se risqueraient à récolter son sang maudit s'en piqueraient les doigts. Il était devenu aigre, terriblement acide. Bramarh. Bramarh le Noirsang venait de commencer son existence.

Alors il retourna au près des siens. Il était né Blackrock mais comme beaucoup depuis la fin de la deuxième guerre il s'était désolidarisé pour jurer allégeance à un seigneur bâtard et autodidacte. Bramarh l'avait senti, il était prêt à embrasser sa destinée. Un soir d'été et sous les auspices des éléments, il planta la hache et lança un Mak'gora à son chef.
Le tonnerre gronda pour saluer les guerriers et Bramarh, une fois encore, avait vaincu. Sa première décision fut de détruire le clan des Lames-Tonnerres pour fonder son héritage, celui du Noirsang.

Et son clan descendrait des Blackrock à la façon des Dragonmaw ou des Black Tooth Grin. Ses enfants ne respecteraient que la discipline et la force. Pendant longtemps Noirsang se refusa au chamanisme Thrallien et ce fut bon. Les guerriers étaient sauvages et suivirent Bramarh jusqu'au bout du monde. Le Fils du Volcan n'était pas le plus rusé ni le plus diplomate, mais il était le plus fort de tous. Il avait cultivé une horde de barbares assoiffés de conquêtes et il ne se passait pas une semaine sans qu'il ne doive s'expliquer en Mak'gora avec un prétendant farouche. Il avait voulu le clan mineur mais d'élite. Le rejoindre était une plaie, un fardeau infini afin que seul les plus courageux puissent chevaucher dans la mêlée à ses côtés.

Dans le chaos des Tarides, lors de la guerre qui s'y déroula entre la Horde et l'Alliance, Bramarh Noirsang trouva la mort en première ligne, épaule contre épaule avec ses frères. Mort en martyr, son dernier souffle inspira les siens et la conquête que Noirsang arracha aux ennemis du Chef de Guerre lui fut dédiée. Le Noirsang était mort mais son héritage allait perdurer. Comme un patriarche il avait enseigné la légende et aujourd'hui encore c'est à la gloire de Bramarh que les guerriers du clan chargent dans les plaines.

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A régné sur le clan du 18 septembre 29 au 16 mars 31, soit 1 an, 5 mois et 28 jours.

Varkh le Cherche-Guerre
Le stratege

"La tradition, la tradition... J'ai une guerre à gagner alors la tradition, vous pouvez bien vous la coller au cul !"

En avance sur son temps et les concepts orcs, peut-être même un peu trop, le règne de Varkh le Cherche-Guerre a commencé en période de troubles. En pleine guerre contre l'Alliance dans les Tarides, le Clan Noirsang doit essuyer la perte de son chef et mentor bien aimé Bramarh. Alors champion du clan, Varkh s'imposa comme le plus capable de surmonter la crise traversée et fut naturellement désigné comme le digne successeur du Noirsang lui-même.

Le Cherche-Guerre était à l'inverse de ses guerriers un orc conscient des réalités et du monde qui l'entourait. La Horde sous le joug de Thrall avait perdu beaucoup de terrain. Il avait beaucoup observé et ses conceptions de ce que devait devenir les orcs changèrent avec l'avènement de Garrosh. Dans ses méditations, Varkh conclut que bien qu'étrange, cette Horde d'Azeroth devait se souder face à ses ennemis et les conquêtes annoncées par le Chef de Guerre Hellscream allaient être l’occasion de fonder des alliances durables avec les races singulières de ce monde qui n'était pas le sien. Tandis que ses grunts crachaient sur la mémoire des rois de Quel'thalas et sur la perfide Sylvanas, Varkh lui tendit la main aux peuples elfes et morts-vivants, prônant l'unité au sein de la faction pour des lendemains meilleurs.

Ses décisions étaient contestées dans son dos, mais dans le rang personne n'osait le regarder de travers. Le Stratège était rusé, il savait comment mater les grunts les plus courroucés et personne ne lui tenait tête en public. Il n'était pas beaucoup aimé mais personne ne pouvait le contester. Dans son sillage il ne laissait que des cendres, l'Alliance craignait son nom et il avait tué dans l’œuf plus d'une tentative de soulèvement. De Hellscream Varkh était un pion précieux et il ne manquait pas d'abreuver ses guerriers de batailles cataclysmiques au cœur des savanes de Kalimdor.

La première défaite cuisante de la Horde dans les guerres des Tarides sonnera sa perte. Pendant trois jours Noirsang et ses alliés avaient assiégé la cité-état de Theramore. Trois jours et trois nuits en enfer qui se soldèrent par la mort de beaucoup de champions et héros aimés de Noirsang ainsi que d'une retraite forcée jusqu'aux Tarides.
Garrosh était impitoyable et il voulait envoyer un message. Même de ses généraux les plus compétents il n'allait pas tolérer l'échec. Sur injonction du Chef de Guerre lui-même, Varkh fut destitué et chassé des siens. Aujourd'hui disparu, il laissa derrière lui beaucoup d'aigreur dans le cœur de ses guerriers. Bien que les anciens en gardent un souvenir amer, la saga le révère pour ses capacités de commandant et son génie de fin stratège. Régulièrement le nom du Cherche-Guerre est cité par les chefs du clan pour enseigner la tactique à leurs officiers.

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A régné du 16 mars 31 au 20 février 32, soit 11 mois et 4 jours.

Krunga Plaie-des-Demons
Le Conquerant

"Les vieux débris de la Vallée des Épreuves t'ont menti gamin. Nous sommes les Orcs. Nous allons faire la guerre et rien que ça."

Le jour où Krunga est né, les oiseaux ont arrêté de chanter et le soleil ne s'est pas levé. Sa venue fut prophétisée par les ermites aveugles et attendue par les sauvages de toutes les nations. Krunga ne fait pas la guerre. Krunga EST la guerre. C'est un orc, l'orc parfait, celui qui prétendant déjà éclipsait les sagas de tous les autres guerriers du clan. Aux heures les plus sombres, alors que le clan semblait condamné, la Plaie-des-Démons émergea du rang pour brandir son arme en entonner les chants barbares et anciens des orcs. De par sa verve il pouvait enflammer le cœur des sages les plus pacifiques et de par ses actes il inspira des générations à se vouer à la doctrine de Noirsang.

Alors second champion de Varkh le Cherche-Guerre, le règne de Krunga débuta par la fracture de quelques crânes. Désormais les guerriers en attendaient beaucoup et Varkh les avais déçus. Dans la tradition, Krunga prit en duel tous ceux qui voulaient contester son accession au trône des Noirsang et dans le respect il soumit plus de cent vétérans de la race.
Si Varkh avait dû ruser pour gagner le soutien des grunts, Krunga lui n'avait eu qu'à enchainer les tours de force. Il était tout ce qu'un Noirsang devait être et par les exploits martiaux il remporta l'estime du clan tout entier. Du début de son règne jusqu'au jour de sa mort, pas un seul Mak'gora ne lui fut lancé. Sous son joug le clan était grand et il y avait de la gloire pour tous et toutes. Un temps de grâce absolu mené par une figure charismatique et impitoyable. Orc n'était plus un héritage mais un concept et tous les frères de la race pouvaient s’ils le souhaitaient rejoindre les Noirsang et se faire les gardiens du souvenir de Bramarh.

Son règne fut court, un des plus courts de l'histoire du Clan, mais ô combien brutal. En trois mois Krunga en accompli plus pour Noirsang que la plupart des chefs en un an. Il poursuivit le labeur de Varkh un temps dans les Tarides jusqu'à ne plus pouvoir supporter les elferies de ses alliés, les légions immaculées et maniérées de Quel'thalas et toutes ces maudites conventions que l'on cherchait à lui imposer. Tout ceci n'était pas orc, tout ceci n'était pas Noirsang.
Il cracha au visage de toute la commanderie de la campagne des Tarides s’Embrasent et se retira avec son clan dans les forêts énigmatiques d'Orneval. Là, il reprit ce que Grom avait entrepris il y a quinze ans. Il porta la conquête de Garrosh jusque sur les terres des elfes de la nuit et défia le Croissant d'Elune. Dans le crépuscule éternel Darnassien, Krunga souilla les bois sacrés des druides du sang des leurs et planta les têtes de ses mille victimes sur une butte à la vue de leurs familles.

Tous ceux qui s'opposaient dans la mêlée à Krunga ne pouvaient espérer tenir plus de cinq secondes. C'est pourquoi les elfes élaborèrent un lâche traquenard pour de trois salves de flèches tuer le Conquérant. Alors vaincu, agonisant dans son sang, Krunga resta brave et sourit à la mort. Le Lohn'goron l'attendait et il souffla à ses guerriers. Ses derniers mots étaient pour eux et il les remercia. Jamais de son existence un seigneur de guerre, peu en importe le clan, fut plus aimé que Krunga. Il était un père, un maître bienveillant, un mentor qui pouvait faire du dernier des troufions le plus grand des héros. De tous les chefs qui ont suivis Bramarh, Krunga restera celui qui à tout jamais sera cité. Même dans mille ans. Même quand tout sera terminé et qu'il ne restera plus que le Séjour des Guerriers.

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A régné du 20 février 32 au 18 mai 32, soit 2 mois et 27 jours.

Thorek'tar le Fleau-d'Elune
Le jeune loup

"Cette nuit, les pourceaux de l'Alliance sentiront les crocs de nos loups sur leurs peaux tendres."

Le temps du règne de Thorek'tar est un âge sombre pour Noirsang. Vétéran du clan et ce malgré son âge, le Jeune Loup s'opposait avec férocité aux dogmes de la Horde de Hellscream. Originaire du clan des Frostwolf, sa prise de pouvoir n'a pas manqué d'ébranler les fondations de Noirsang. De peu, le clan a frôlé la destruction et si l'ennemi juré de la déesse des elfes est un worg aux crocs acérés, son existence en tant que chef capable fut contestée par bon nombre des guerriers qui lui avait survécu.

Originaire de la Vallée d'Alterac, Thorek'tar a grandi au milieu des chasseurs sauvages de Drek'thar. Auprès d'eux il apprit le respect de la proie et la ruse des animaux. Son om'riggor a peine achevé, il jura allégeance à Bramarh et à son clan très tôt dans l'histoire de Noirsang et a vécu tous les règnes des guerriers qui se sont passé le titre de chef avant lui.
Ainsi, quand Krunga trépassa à Orneval, Thorek'tar s'imposa comme vétéran de la saga Noirsang et gagna, de par ses hauts-faits, sans le moindre mal la dévotion de ses guerriers. Le Conquérant avait laissé derrière lui des Noirsang inspirés et dévoués à leur bannière. Le plus dur était fait, il n'appartenait qu'au Jeune Loup d'entretenir la gloire et de mener les siens sur les chemins de la victoire.

Thorek'tar était de ceux qui méprisaient Garrosh et il ne s'en cachait pas. Obéissant, pliant le genou, il ne laissait aucune raison au Chef des Clans de le condamner et ses ronds de jambes sur l'attitude à adopter agacèrent ses officiers. Beaucoup voulaient suivre Garrosh et l'attitude de leur chef n'était pas digne. Une révolte éclata au sein du clan menée par celui dont à jamais le nom a été banni. Le Traître. Le Traître avait pour exigence que Thorek'tar soit destitué et qu'un partisan de Garrosh digne prenne sa place.
En temps normal un Mak'gora aurait suffi mais pas cette fois-ci. Thorek'tar avait au moins autant de partisans que le Traître et tout ne dépendait plus simplement de la force du chef mais bien d'une véritable question d'allégeance et de politique. Au prix du sang, le Traître et sa dissidence furent massacrés et Thorek'tar sauva son trône, mais pas pour longtemps.

Le Fléau-d'Elune avait écrit sa légende dans le sang des elfes. On disait de lui qu'il brûlait les temples de la Déesse et qu'il violait ses prêtresses. Il ne craignait pas les jungles de Pandarie mais l'inaction finie par avoir raison du soutien de ses hommes. Noirsang avait été envoyé en avant-garde avec Nazgrim et son élite pour préparer le débarquement de la Horde. Les mois passèrent mais les grunts d'Orgrimmar n'arrivaient pas. Tous les ennemis de Noirsang sur le territoire qu'il occupait étaient morts et les guerriers passaient leurs journées à ronfler au soleil, à attendre que quelqu'un se décider enfin à les attaquer.
Sur ordre de Garrosh, quelques semaines avant le débarquement des forces d'invasion de la Horde, Noirsang fut rappelé aux Tarides. Là, un lieutenant d'Orgrimmar les attendait et se moqua de Noirsang. Sur ordre de Garrosh, comme Varkh avant lui, Thorek'tar fut destitué. Le Jeune Loup était dos au mur et face au déshonneur il essaya de fomenter une révolte et de mener son clan dans la dissidence, mais cette fois personne ne le suivit. Il était seul et fut chassé même par les siens. Sans chef, le clan dut mettre en place un triumvirat d'officiers désignés par la commanderie de la Horde. A ce moment précis, Noirsang crut mourir, son honneur entaché à tout jamais.

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A régné du 18 mai 32 au 25 janvier 33, soit 8 mois et 7 jours.

Korrag Sangre-Vie
L'Insoumis

"Nous sommes condamnés alors bats-toi comme un démon. Notre existence ne vaut plus rien. Il nous faut désormais gagner l'admiration des ancêtres pour le Lohn'goron."

Le Sangre-Vie n'a jamais été l'ennemi des idéaux Garrosh. Il partageait sa conception de la Horde, de l'importance de promouvoir la race et de revenir aux vieilles valeurs tribales, loin des elfes et surtout des morts-vivants. Ce qui poussa le jeune chaman à la dissidence fut l'humiliation subie par le clan à l'exil de Thorek'tar, comment Orgrimmar avait muselé le loup et comment la Horde avait laminé Noirsang.

La scission était prononcée et le retour aux vieilles doctrines était arrivé. Il fallait un chef à Noirsang, pas un trio d'officiers. Les mécontents furent exécutés et Korrag émergea. Le chaman n'avait jamais montré l'ambition de devenir chef mais il demeurait le tout dernier centurion du règne de Thorek'tar. Naturellement, les guerriers se regroupèrent derrière lui et le désir de vengeance à l'encontre de Hellscream était ardent. Par deux fois le Chef de Guerre avait osé prononcer l'exil pour deux seigneurs des Noirsang. Par deux fois ils avaient été humiliés. C'en était trop pour les enfants farouches de Bramarh.
Korrag voulait la guerre et donner de la viande à ses loups affamés. Il n'allait pas se briser sur les phalanges inflexibles des grunts de Garrosh et amorça un repli jusqu'en Alterac. Là, il demanda l'aide de Drek'thar et s'en prit aux morts-vivants de Sylvanas. Les intentions du jeune chef étaient nobles, il ne pouvait tolérer l'existence des morts-vivants infâmes et ne souhait que la rétribution aux yeux des esprits et des ancêtres dans la prouesse martiale.

Les batailles furent terribles et Korrag était beaucoup trop hostile à la Horde pour récupérer le soutien des Frostwolf. Alors retiré en Lordaeron, il reçut les messagers des Sombrelance et apprit la révolte de la Horde contre Garrosh. C'était le moment, Korrag devait mener les siens. A la tête d'un clan ne souhaitant plus que la vengeance contre Hellscream, il rallia les Tarides et participa aux évènements de la Chute de Garrosh. Ce qui sonnait comme le retour aux valeurs de la Horde traditionnelle des clans et du chamanisme poussa le Sangre-Vie à aller loin, trop loin peut-être.

Quand Orgrimmar fut prise pour de bon et Vol'jin sacré Chef de Guerre, Korrag se mit à brûler d'une rage infinie. La Horde des Orcs, le chamanisme, les clans. C'était terminé, on lui avait menti. Thrall avait abandonné les siens et un troll pervers praticien du vaudou, une magie des ombres, était monté sur le trône. Korrag perçut la prise de pouvoir des Sombrelance comme un coup d'état et à ses yeux, les orcs étaient condamnés. Fatigué de se battre pour rien et de mener Noirsang et ses frères estimés à la ruine, le jeune chaman abdiqua et remit les rennes à son officier le plus compétent.

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A régné du 22 mars 33 au 28 novembre 33, soit 8 mois et 6 jours.

Orshan Sang-d'Ours
L'Obstine

"Il suffit de vos trolleries ! Nous sommes des orcs, pas des taurens ! Nous allons revenir aux vieilles traditions, vivre avec la nature et gagner par la hache notre droit d'exister !"

Beaucoup ont perçu l'abdication de Korrag comme une marque de faiblesse, un abandon des siens, mais Orshan, lui, savait. Fidèle lieutenant du Sangre-Vie tout du long de son règne, le chaman a salué la franchise de son frère d'arme. La Horde de Vol'jin en était trop pour un orc véritable tel que lui et le Sang d'Ours devrait trouver de nouveaux chemins à emprunter pour le salut de son clan.

Très tôt dans son règne Orshan prit la décision de totalement se détacher de Vol'jin et de ses suppôts. Guidé par des visions énigmatiques envoyées par les esprits eux-mêmes, la saga de l’Obstiné débuta sur les rivages de Strangleronce. A la tête de son clan, Orshan remonta les Royaumes de l'Est, sa destination était les Terres Foudroyées et c'était au pied de la Porte des Ténèbres que l'avenir de Noirsang lui serait révélé.
La marche fut longue. L'Alliance était terrible avec lui et sans la Horde pour protéger Noirsang aucune Trêve n'était appliquée. L'histoire se rejouait en un sens et comme les orcs à la fin de la Deuxième Guerre. Noirsang devait désormais se faire discret et glisser dans les sous-bois, voler sa pitance aux fermiers et se faire insaisissable. Le périple fut long, interminable, et c'est après avoir accusé de lourds sacrifices que le Clan atteignit l'une des falaises à quelques kilomètres de la Porte des Ténèbres.

Le portail devint rouge au delà l'on pouvait entendre le chant des guerriers. Un rêve, un rêve devenu réalité. Une armée de grunts à la peau brune, ferrés comme les plus implacables des centurions de Hellscream, avait traversée le portail pour renverser Azeroth et la livrer au seigneur de guerre légendaire des Warsong, Grommash Hellscream lui même.
A la façon des Dragonmaw, Noirsang rallia le portail, humble, et prêta allégeance à la Horde de Fer. Cette Horde était différente, elle était parfaite. Les légions des orcs étaient unies par l'acier Blackrock mais les clans demeuraient. Tous les clans. L'on ne demanda au Sang d'Ours que de respecter la parole du Chef de Guerre en échange de quoi il pourrait appartenir à cette Horde de traditions et de coutumes.

Le chaman grisonnant était resté défendre les positions de la Horde de Fer sur Azeroth un temps. Puis, face à la défaite, ils furent envoyés au-delà du portail soutenir les forces de Blackhand le Destructeur en Talador. Pendant un temps Noirsang enchaina les victoires mais la fin de la Horde de Fer était en marche. Azeroth et ses armées prenaient les forteresses de Grom l'une après l'autre. Acculé, Noirsang dut se replier en Gorgrond et y resta un temps à défendre tant bien que mal ce qu'il restait de cette Horde-ci.

La trahison de la Horde de Fer répugna le Sang d'Ours. Il avait cru en la tradition et il en payait le prix fort. Les démons étaient arrivés et une fois encore les orcs s'étaient condamnés eux-mêmes. Tant pis, la Dernière Bataille était arrivée et si Noirsang devait s'éteindre à tout jamais alors ce serait dans le sang et l'honneur. Il mena ses sauvages dans les ténèbres de la Jungle de Tanaan et là il scella, de par sa mort héroïque face aux démons, la saga de chef la plus longue et lourde de sens de l'histoire de Noirsang. Orshan était mort pour un idéal et au moment de rendre son dernier souffle il avait le cœur léger. Aucun regret. Il avait mené sa vie comme un orc. Il était mort comme un orc. La boucle était bouclée.

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A régné du 28 novembre 33 au 28 juin 35, soit 1 an et 7 mois.

Ashok Lamefeu
Le Federateur

"Le plus fort doit régner car nous sommes les Noirsang. Je vais conquérir le Clan et très bientôt ma légende pourra débuter."

Ashok n'a jamais été seigneur de guerre à proprement parler mais son rôle dans l'histoire de Noirsang est clé. Ceux qui lors de l'interrègne se sont rangés derrière le maître-lame aspiraient à un retour aux chefs guerriers et inflexibles, conquérants et impitoyables. Le chamanisme était important mais les mystiques n'avaient fait que mener le clan à la ruine. Krunga, Bramarh et Varkh ont laissés derrière eux le souvenir d'un Noirsang puissant et craint de ses ennemis. Un passé qui jusqu'alors était révolu. Il appartenait à Ashok de prendre les armes pour Noirsang, d'aller réclamer son trône et de saigner tous ses opposants. Un jour prochain Noirsang sera fort à nouveau, un jour que le Fédérateur allait amener.

Lorsque Orshan traversa le portail avec la vaste majorité du clan, il laissa derrière-lui quelques garnisons occupées par des officiers assoupis, bien contents de ne pas avoir signé pour se lancer contre la Horde. A ce moment Noirsang ne voulait plus rien dire et la tradition du clan était oubliée.
Quand la nouvelle de la mort du seigneur de guerre se répandit sur Azeroth, les prétendants au titre se souvinrent soudainement que le Clan était bien le Clan et qu'un nouveau chef devait émerger pour les guider et perpétuer la saga.
Le Lamefeu lui était resté en retrait avec d'autres pendant de longues années et quand les prétendants prirent l'ascendant pour s’auto-proclamer chefs des Noirsang, il se dressa et à la tête de ses propres troupes il mena la bataille au cœur d'Orneval et des Tarides pour lui aussi réclamer ce qu'il jugeait sien. Comme argument, il arborait le ventail de fer de Krunga et se prétendait son héritier désigné.

Alors il construisit des forts et vainquit les autres prétendants, les uns après les autres. Si au commencement de l'interrègne les seigneurs de guerre s'affrontaient à la tête de quarantaine de guerriers, plus le temps avançait, et plus Ashok récupérait les grunts de ses rivaux tout en ajoutant à son rang des recrues fraiches inspirées par la bataille qu'il menait. Au bout de presque un an, il avait rallié à sa cause des orcs de tous les horizons et originaires de tous les clans. La puissance du Lamefeu n'était plus à prouver et ceux qui croyaient en la force du fer tombaient à genoux pour lui baiser les pieds.

Ainsi, Ashok remporta la Guerre de l'Interrègne. Brandissant son katana de la Lame-Ardente, il se proclama pour de bon seigneur de guerre du clan réunifié et personne ne vint plus contester sa parole. Personne ou presque.
Il était désormais temps de rentrer à Fort-Désolation, l'ultime bastion de Noirsang, et de prêter serment au Chef de Guerre. Au fort un troll, porteur de la volonté de Vol'jin, le reçu et fit tomber la sentence. Ashok était un élément instable à l'égo démesuré, gavé par des idées de gloire et assoiffé de conquête. Il avait accepté l'aide de Garrosh'ar en fuite et leur avait rendu la pareille. L'argument était valable. Bien que grand vainqueur il fut emporté par les grunts d'Orgrimmar. Loin, très loin, il allait terminer sa vie dans les déserts gelés du Northrend, dans un bagne à casser des cailloux. N'avait-elle même pas commencé que la légende de Ashok Lamefeu s'était conclue. Il s'était battu pour rien. Une fois encore, la Horde avait trahi un orc.

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A régné du 12 mars 36 au 13 mars 36, soit 1 jour.

Gormar Noireserre
Le Heraut

"J'ai vu l'avenir de Noirsang alors prenez garde. Je suis un chef de feu et de fer, pas de mots et de paix."

Le Noireserre est sorti du néant pour régner sur un clan qui n'était pas le sien. Encore jeune, il s'est fait le fer-de-lance du retour à la tradition amorcé par Orshan. Inspiré par la sagesse de Korrag et la vaillance de de Krunga, il débuta son règne par la mise en place de tout un tas de lois et codes claniques propres à Noirsang, afin de toujours plus se rapprocher de la coutume orque et de redonner aux siens une existence propre en tant que clan, quelque chose qui s'était perdu avec le temps.

Jeune guerrier à la solde de la Horde de Thrall, Gormar communia malgré-lui avec le Grand Aigle Noir, un esprit de la guerre, et se lia à son essence à tout jamais. Sans histoire jusqu'alors, il fut frappé par des visions dignes des rêveries les plus fiévreuses d'orcs belliqueux. Dans le feu, il s'était vu à la tête d'une horde de guerriers infinie, marchant sur les humains, les démons et tous ceux qui en voudraient à la race. Tout autour de lui des chamans montraient la voie aux grunts enragés et cela lui plut. Désormais, il le savait. Une grande destinée l'attendait et c'est en prêtant oreille à l'Aigle de Cendres qu'un jour il serait sauveur des siens et fléau de ses ennemis.

A la fin de la guerre portée par la Horde sur Draenor, Gormar s'enrôla dans le conflit de l'Interrègne d'après une vision qu'il reçut, toujours dans le feu ardent d'un foyer. Tout était très clair, il devrait guider les Noirsang et s'élever pour sauver son peuple tout entier. À un âge où les héros des orcs ne sont plus que des légendes, certains devront assumer des rôles difficiles et renoncer à vivre pour eux afin que la race perdure.
Alors lieutenant de l'un des prétendants vaincu par Ashok, il signa un traité avec Orgrimmar. En échange de sa dévotion absolue et inconditionnelle à Vol'jin et sa Horde, il serait placé à la tête du clan. C'est ainsi que, tandis que Ashok Lamefeu était revenu à Fort-Désolation réclamer sa souveraineté sur Noirsang, qu'il prit le pouvoir et fit enfermé le grand vainqueur et conquérant légitime du trône.

Mais Gormar n'était pas un despote et si dans les premiers temps de son règne plus d'un a cherché à le contester, aujourd'hui il demeure un chef aimé de ses troupes pour avoir su redresser le clan et le sauver de la déchéance. Un âge d'or a été prophétisé par le Noireserre et il est arrivé. Pour une fois, un inconnu au clan n'avait pas menti et s'était montré digne. Comme dans son rêve, Noirsang remontait la pente pour à nouveau prendre sa place de force d'élite de la Horde, guidée par des chamans et animée par la colère des guerriers. Beaucoup de gloire, la coutume réinstaurée et des promesses tenues. Le règne du Héraut n'est pas terminé et on le dit béni par un esprit destructeur allié des orcs. Comme Krunga jadis, il fera briller le clan par la guerre, le feu et le fer.

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Le règne inachevé a débuté le 13 mars 36.

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