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Chapitre III

L'Heritage de Bramarh

Chef Drek'thar,

Je m'en remets à toi pour des questions de politique. Pardonne-moi de t'ennuyer avec ça mais depuis que le clan tout entier est en froid avec la Horde, les guerriers ne savent plus où se mettre.

En début de semaine une bande de tueurs d'un clan qui n'est pas le notre est venue mander le gîte d'après la tradition. Il ne leur a pas été refusé et à l'heure où je rédige ma missive ils occupent toujours les dortoirs de la grande case des voyageurs. Il faisait très froid et ils n'étaient pas natifs d'Alterac, pourtant ils ne portaient que des peaux de loups et des pagnes. Leurs torses étaient blasonnés de runes dédiées aux esprits de la guerre et leurs pics à trophées arboraient les crânes des morts-vivants vaincus plus tôt dans la journée.

Ils se revendiquent d'une secte proche de Noirsang, "Les Fils de Bramarh". Ils se disent les véritables héritiers du fondateur de leur clan et parcourent aujourd'hui tout le nord des Royaumes de l'Est en quête de rédemption pour les orcs qui, d'après eux, ont du sang à verser pour se faire pardonner aux yeux des ancêtres leurs alliances avec des morts-vivants.

Je ne suis qu'un chef de meute seigneur de guerre. J'attends ta réponse pour savoir ce que je dois en faire. Les anciens sont d'avis de les chasser mais déjà ils galvanisent les cœurs des plus jeunes et gagnent des partisans.

 


Ur'kan Prestegueule, du village Croc-de-sel

Illustre Brann Barbe-de-bronze, chef de la Ligue des Explorateurs,

A l'instant où je te rédige ce maigre rapport il fait nuit depuis des heures déjà. Je suis arrivé en fin de journée et sans la bienveillance de leurs chamans, les orcs m'auraient déjà "dépecé, puis fourré avec mes propres yeux" pour les citer. Je pensais la trêve instaurée durablement dans les esprits et pourtant rien n'y fait ; je suis un nain et leurs vétérans de la Vallée d'Alterac ne manquent pas de me le souligner.

Si leurs centurions -une sorte de noblesse militaire pour eux- n'attendent que le feu vert de leur chef pour me botter hors de leur forteresse les pieds devant, celui-ci s'est montré curieusement agréable et m'a invité à partager une mousse. Mon orc est rouillé mais Gormar Noireserre parle un commun parfait. De longues heures nous avons conversé et il n'a pas été avare, que ce soit en nouvelles sur les déboires de la politique de leurs clans ou bien en ce qui concerne les sagas héroïques de leurs champions.

Ces orcs ne sont pas comme tous les autres, ce sont des Noirsang. Un clan "mineur" dirons-nous qui puise sa tradition dans le chamanisme et des doctrines guerrières qui prônent le dépassement de soi par la Voie du Guerrier Véritable qui fait la part belle aux tours de forces et aux morts héroïques. Le cadre m'a été très sobrement posé, et j'ai bien du mal à tout résumer. Il m'a autorisé à prendre des notes et mes récits seront retransmis aux scribes de la Ligue dès lors que je serai rentré à Forgefer.

Ils révèrent tout une ribambelle d'esprits de la faune, de la chasse, du feu, de la terre... Mais l'un d'eux m'a tout particulièrement interpelé. Si leur chef est resté mesuré, ses grunts eux me l'on décrit aux travers de grands contes épiques. Ce dernier, Bramarh, serait à la fois un seigneur de guerre, un "roi" orc, ainsi qu'un dieu de la guerre qui dans sa vie de mortelle aurait fondé Noirsang sur les ruines d'une bande de guerre aujourd'hui disparue et oubliée de tous. Si d'après moi il ne fait aucun doute que cette légende possède une part de vérité, je reste sceptique quant à leurs récits les plus mystiques à son sujet.
Leurs guerriers croient dur comme fer que quand l'orage éclate au dessus du champ de bataille, c'est que Bramarh est sorti de sa torpeur pour se joindre à la mêlée. Ils pensent que Bramarh est en chacun d'eux et qu'un jour il reviendra sur Azeroth mener ce qu'ils appellent la "Bataille Finale" contre le "Dieu-Démon", de toute évidence Sargeras.
Bramarh Noirsang fait l'objet, si j'ai bien compris, d'un culte informel où les guerriers se rassemblent pour le prier et lui demander de leur accorder un peu de sa force. Quand ils partent à la guerre, c'est en son nom. Si le parallèle demande une certaine gymnastique, ils invoquent Bramarh comme les zinzins de la Croisade Écarlate ou d'Argent invoquent la Lumière. Leur chef m'a assuré que si le Trépas-d'Orgrim en Arathi était un jour en péril, la guerre sacrée pourrait être déclarée et tous les amis de Noirsang et des Esprits seraient conviés à guerroyer contre ceux qui en voudraient au foyer de la saga de Bramarh.

Je suis curieux, très estimé Brann. Je vais prendre le temps de m'entretenir avec leurs chamans et d'en apprendre plus sur Bramarh. Je garde mes notes près de moi, rien ne sera perdu.

 


Gonzag Cavernbreach, historien de la Ligue des Explorateurs

Grand Exécuteur Manfred Lysander,

La situation se complique au front de Tornheim, les Noirsang se sont totalement désintéressés des gilnéens pour se focaliser sur l'arrière-pays. Les chevaliers de l'Ordre du Lys rassemblent les worgens dans les vallées et nous allons très bientôt nous faire déborder si Fossoyeuse ne nous envoie pas rapidement un renfort.
Noirsang a fait fi de mes appels à l'aide. Leur chef sympathise avec une tribu de vrykuls en guerre contre les gangr'morgues de Skovald. Gormar Noireserre n'a pas daigné me recevoir, à la place l'un de leurs mystiques m'a été envoyé qui s'est permis de me couper en plein résumé de la situation ; "Bramarh fait la guerre au Dieu-Démon. L'Alliance attendra." Ce après quoi il a très simplement disposé.

Par les Ombres Grand Exécuteur, que quelqu'un fasse plier ces orcs ou je ne donne pas cher de nos têtes. Les forestiers sont formels, les worgens seront sur nous à la prochaine pleine lune sous trois jours. Nous perdrons pour de bon les forêts au centre du pays et la Dame Noire ne sera vraiment pas contente du tout.

 

-Pour Lordaeron. Pour la Dame Noire-

 


Capitaine Meinolf Lamnart, de la Division Noire

Pour ouvrir les Portes du Lohn'goron, il faudra aux mortels d'os et de chair trois choses.
Le courroux d'un esprit de la guerre.
La magie des artefacts anciens.
Et plus que tout, l'héritage de Bramarh.

C'est sur l'un des plateaux d'Arathi qu'il y a sept ans ou presque Noirsang fut fondé. D'après le rite du mak'gora, Bramarh Noirsang défia son propre suzerain en duel à mort. L'histoire, tout le monde la connait, et aujourd'hui Bramarh et ses armées disputent à Doomhammer et à Hellscream leurs forteresses immaculées au Lohn'goron.

Mais ici bas, sur Azeroth, le Dieu-Démon tapit dans le Grand Néant se prépare à bondir et de son glaive détruire pour toujours et à jamais les mondes et l'univers. Pour les orcs véritables l'Age de la Vengeance est arrivé et comme Broxigar avant lui, Noirsang compte bien défier même un Dieu et mettre en péril la Légion toute entière pour peu que sa revanche puisse être arrachée. Ils ont cru qu'ils pouvaient souiller l'héritage des orcs. Ils ont cru que leurs magies les sauveraient de la rédemption mystique prophétisée par Krunga à ses amis fidèles. Ils se trompaient.

Noirsang quittera les Iles-Brisées et tandis que les héros se préparent à libérer Suramar de l'emprise de Gul'dan, Noireserre de son côté se lance sur les traces de Bramarh pour retrouver le glaive brisé des Lames-Tonnerre. Pour ce faire, les chamans du clan devront se réunir et composer un rituel, une cérémonie durant laquelle une poignée d'élus auront le privilège de revivre le passé et de chevaucher aux côtés de Bramarh quand il n'était que centurion, de voir de leurs yeux le mak'gora sur lequel Norisang fut fondé et recevoir des mains de leur patriarche bien-aimé la clé même du Lohn'goron.

La Bataille Finale approche et le Grand Néant s'ouvrira sous nos pieds. Le Sang Noir bout dans les veines des enfants de Bramarh et même la mort ne saurait calmer l'avatar ultime de la guerre.

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